Monter une entreprise en période de crise : est-ce une bonne idée et comment faut-il s’y prendre ?

Lorsqu’on arrive à trouver une bonne idée de création, on préfère souvent monter son entreprise et essayer de réaliser ses objectifs en allant loin dans l’aventure entrepreneuriale. Toutefois, les moments de lancement d’un projet entrepreneuriale peuvent être différents et varient en fonction de divers facteurs économiques et sociaux.

En fait, la genèse de l’idée n’a pas de limites de temps et elle peut surgir même en période de crise. La question qui se pose ici est la suivante : est-ce une bonne ou une mauvaise idée de monter son entreprise en période de crise ? C’est une question qu’il est légitime de se poser surtout que la Covid-19 a mis au ralenti bon nombre d’activités économiques !

Soyez rassuré, la réponse est clairement oui, car les opportunités de réussite sont nombreuses lorsque la concurrence est en chute libre. Étude de marché, business plan, choix du local et de la forme juridique : voici toutes les informations utiles que vous devez savoir pour entreprendre en temps de crise.

Pourquoi monter son entreprise en période de crise ?

De nos jours, face aux différents changements ou défis auxquels on fait tous face (employés, chefs d’entreprise, exécutants, entrepreneurs…), certaines personnes choisissent de retarder leur décision de lancer leur entreprise sans prendre en compte quelques avantages au fait de se lancer au moment de la crise ou en fin de crise…En fait, si le coronavirus fait ses ravages de jour en jour et semble menacer de nombreuses entreprises, surtout que l’ensemble de l’économie semble au ralenti, il s’agit paradoxalement d’une opportunité énorme pour entreprendre et ceci pour de multiples raisons…

Tout d’abord, la communication va se ralentir…

Il faut savoir que les entreprises communiquent naturellement moins pendant les périodes de crise, elles essayent plutôt de trouver les bons moyens et approches qui leur permettent de s’adapter et de pivoter. Les périodes de crise représentent un délai ou l’espace médiatique est moins occupé et où votre voix ne se noiera pas dans le brouhaha de toutes les communications.

Et c’est justement un bon moment pour surinvestir et se faire connaître par tout le monde surtout si vous étiez jusqu’à présent passée inaperçue. Vos efforts seront remarqués et vous allez mieux vous faire écouter. Ceci améliore les chances de lancement de votre activité.

Plus encore, pendant ces périodes les coûts des prestations de communication sont souvent moins élevés et les opportunités plus fortes. Les entreprises concurrentes risquent fort de réduire drastiquement la voilure et donc de vous laisser de la place pour pénétrer le marché pendant quelques temps avant de se raviser et de mettre le paquet en communication pour rattraper leur retard. Si vous êtes déjà installé, vous aurez donc peut être déjà gagné. Il s’agit déjà d’une contrainte en moins…

Il y a également une émergence de nouveaux besoins…

En corrélation avec le bouleversement des habitudes de consommation suite à la crise sanitaire liée à la Covid, de nouveaux besoins sont apparus dans la distribution de produits et de services. Le recours massif au télétravail, par exemple, impose aux entreprises de trouver de nouveaux outils pour assurer la continuité de leur activité. Une aubaine pour les entrepreneurs, qui peuvent en profiter pour lancer des solutions innovantes, des intelligences artificielles et des applications numériques sur le marché ! En d’autres termes, vous avez beaucoup plus de chances à trouver des idées innovantes en vue de satisfaire ces « nouveaux besoins émergents ».

Il y a une baisse remarquable de la concurrence…

Cette baisse est liée à deux facteurs principaux :

Déjà certaines entreprises subissent les effets de la crise plus que d’autres (l’impacte e la crise sanitaire sur elle sera plus important que sur les autres). Celles-ci ne parviendront pas à redresser la barre, notamment par manque de trésorerie. Cela ne signifie pas que l’activité qu’elles développaient n’est pas viable ! Une adaptation aux nouvelles règles du marché peut s’avérer suffisante pour construire un business pérenne. A ce sens, la reprise d’une entreprise en difficulté peut ouvrir ainsi de belles opportunités de réussite pour un coût moins élevé que la création d’une nouvelle entreprise ;

Pendant les périodes critiques de l’activité entrepreneuriale ou plus précisément en temps troublé, es dirigeants de société attendent souvent une reprise significative de la croissance pour lancer de nouveaux produits et services. C’est le moment opportun pour vous de lancer un business différé avant vos concurrents ! Ce qui augmentera les chances de sa réussite.

Pendant cette période challengeante vous apprenez à gérer vos deniers

Il faut savoir que pour résister en période de crise, il est avant tout essentiel d’apprendre à bien gérer son entreprise. Disposer de fonds illimités dès le début peut vite monter à la tête et engendrer des dépenses tout azimut et un peu n’importe comment. Votre capacité à optimiser vos budgets pour faire de la transformation peut vous permettre d’acquérir des bonnes pratiques mais pas seulement. Vous pouvez surtout voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.

Sachez que pour un leader, se recentrer sur l’essentiel signifie s’aligner sur la raison d’être de l’entreprise, sur ce qu’elle aspire à créer pour les personnes qu’elle dessert et pour la société dans laquelle elle évolue. Ceci permettra d’optimiser les ressources et les objectifs de celle-ci. Vous apprendrez donc à appliquer les bonnes stratégies au bon moment afin que votre trésorerie tienne le choc ou que votre montée en puissance soit également corrélée avec votre disponibilité en cash.

Vous pouvez démarrer avec un budget moins élevé

En période de crise, les loyers sont généralement moins élevés, les prestataires annoncent des tarifs en baisse, les équipements sont bradés par des entreprises qui mettent la clé sous la porte…Ainsi, tous les voyants sont au vert pour créer votre entreprise avec un budget plus faible.

Parallèlement, vous disposerez peut-être de moins de moyens pour lancer votre petite affaire. Vous devrez donc faire preuve d’un grand sens de la gestion pour dépenser moins et mieux. Une bonne habitude que vous conserverez longtemps et qui vous aidera à réussir votre projet entrepreneurial.

Les entreprises remettent à mal leur process et fournisseurs

Une autre opportunité ou point positif qu’accompagne les moments de crise, les entreprises ont en fait tendance à réévaluer leurs fournisseurs afin de trouver de nouvelles opportunités. Elles adoptent alors une position d’ouverture et sont sensibles aux nouvelles propositions innovantes. Si votre solution apporte du nouveau et peut leur permettre de tester une nouvelle voie, elles seront d’autant plus réceptives à vous écouter (pas forcément à acheter tout de suite) pendant cette période. Il s’agit pour elles d’une grande période de remise en cause et vous pourrez avoir ainsi l’opportunité de vous faire entendre alors qu’elles ne vous auraient peut-être même pas reçues avant l’épidémie. N’oubliez cependant pas que vous devez réellement disposer d’un avantage concurrentiel.

Vous devez convaincre à un moment difficile ce qui vous aidera à vous améliorer et à monter en compétences en une courte durée

Quand on décide de se lancer en pleine crise, la grande difficulté reste de convaincre certains acteurs de vous faire confiance alors que leur budget se réduit parfois comme une peau de chagrin. Vous devez alors rapidement monter en compétences et structurer votre discours commercial ainsi que vos process pour convaincre.

Il existe donc une réelle opportunité pour vous de savoir convaincre dans une période difficile et de mettre en place les outils adéquats pour convaincre les plus récalcitrants. Vous serez amené à vous améliorer en une courte durée de temps et vous évoluerez plus vite que prévu. Ceci vous aidera à devenir un meilleur entrepreneur !

Toutefois, faut-il suivre une formation particulière avant de se lancer ?

Rassurez-vous, monter une entreprise en période de crise ne requiert pas automatiquement de diplôme ou d’une formation spécifique. Vous devez juste être méthodique, avoir la bonne approche et bien étudier votre démarche avant de vous lancer. Toutefois, en fonction du secteur d’activité que vous souhaitez intégrer, certaines professions, comme électricien ou boulanger, nécessitent de suivre un cursus qualifiant.

D’autres, comme par exemple consultant en référencement naturel peuvent être exercées par des autodidactes, à condition toutefois de posséder certaines qualités et connaissances. Quant à la gestion d’entreprise à proprement parler, sachez que vous pouvez suivre un stage préalable à l’installation (SPI) si vous estimez que vos compétences ne sont pas suffisantes. Les solutions existent !

Qu’en est-il de la réalisation de l’étude de marché pour la création d’une entreprise en période de crise ?

Contrairement aux périodes « normales », la création d’entreprise en temps de crise requiert une étude de marché assez détaillée et surtout très bien réalisée ! En effet, les besoins et la consommation de produits et services sont amenés à changer durablement. Il convient de ne pas se tromper de secteur, ni de cible pour que vous puissiez gagner des parts de marché et profiter des opportunités de cette phase.

L’étude de marché révèle une grande importance à ce stade puisqu’elle vous aidera à
  • Analyser les secteurs d’activités les plus opportuns pour vous lancer ;
  • Identifier les produits qui ont cessé de fonctionner depuis la crise et ceux qui au contraire vont connaître un essor certain ;
  • Détecter les améliorations possibles à apporter en vue de perfectionner certaines offres, ou les solutions les plus adaptés aux nouveaux problèmes ;
  • Constater les revenus disponibles de la clientèle cible…
Pour être bien accompagné à cette étape, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel !

Passons au business plan, comment l’établir ?

En période de crise, il y a un autre document qui doit faire l’objet de toutes vos attentions, qui est le business plan ! Cet outil stratégique est très important pour la réussite de votre démarche entrepreneuriale, car il permet de déterminer la faisabilité de votre projet et de présenter ses données financières. Plus encore, il vous sera nécessaire pour obtenir un prêt professionnel auprès des banques ou pour séduire d’éventuels partenaires. Veillez à bien réaliser votre business plan et assurez-vous d’y intégrer ces points importants :

  • Un prévisionnel financier : qui devra inclure des projections à court, moyen et long terme prenant en compte la crise ;
  • Le positionnement tarifaire que vous comptez adopter ;
  • La stratégie marketing que vous allez mettre en place, etc.

Comment sélectionner le bon local commercial qui répond aux exigences de sécurité sanitaire ?

Si l’emplacement demeure un critère déterminant pour le succès de tout projet entrepreneurial en temps normal, il convient désormais de prendre en compte les règles et les restrictions associés à la situation sanitaire actuelle, qui se rapportent à la distanciation physique et les gestes barrières, avant de vous décider. Si par exemple, vous souhaitez ouvrir un coworking space, vous devrez prévoir une superficie de 4m2 par client et bien étudiez les faits avant de passer à l’action.

Outre le local commercial assez grand qui vous permettra d’assurer la sécurité des employés et des clients, notez qu’il vous faudra disposer d’une zone pour le retour des marchandises, de stockage des produits de désinfection, vérifier que la ventilation est aux normes, etc…En fait, vue les circonstances exceptionnelles qui accompagnent la période de crise, vous devez tout prévoir et être particulièrement vigilant pour démarrer votre activité en toute sécurité. Rappelez-vous de ceci !

Comment faire pour choisir la meilleure structure juridique pour son entreprise en temps de crise ?

Concrètement, vous avez le choix entre deux scénarios : soit de créer votre entreprise en période de crise seul ou avec un ou plusieurs associés.

Si vous préférez vous lancer seul…

Vous pouvez opter pour la micro-entreprise : cette structure offre l’avantage d’être facile et peu coûteuse à mettre en place. En la choisissant, vous bénéficierez par conséquents d’un régime fiscal et social allégé : il vous simplement de déclarer chaque mois ou trimestre le chiffre d’affaires (CA) réalisé, sur lequel vous paierez des cotisations sociales. En tant que micro-entrepreneur, vous relèverez de la catégorie des travailleurs non-salariés (TNS). Pour ce qui est des inconvénients, votre CA sera limité en fonction de votre secteur d’activité, et vos patrimoines personnel et professionnel seront confondus puisque vous constituez une seule entité avec votre entreprise.

Pour l’entreprise individuelle (EI) : celle-ci nécessite une immatriculation devant le centre de formalités des entreprises (CFE). Vous avez le choix de la soumettre au régime allégé de la micro-entreprise ou au régime fiscal réel. Dans ce second cas, le CA n’est pas limité. Comme l’auto-entrepreneur, vous relevez des TNS, et vos bénéfices sont normalement imposés à l’impôt sur le revenu. L’avantage ici c’est que vous avez la possibilité de protéger vos biens personnels, en créant une entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL).

Ou encore…

L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) : pour ce cas, la loi n’exige pas de capital social minimum, l’EURL peut être constituée avec 1 €. La responsabilité est limitée aux apports que vous réalisez dans le capital. Normalement, vos bénéfices sont imposés à l’IR, mais vous pouvez choisir de les soumettre à l’impôt sur les sociétés (IS). Le gérant associé unique relève des TNS. L’inconvénient de cette société commerciale, c’est qu’elle suppose la réalisation de nombreuses démarches de constitution (rédaction des statuts, publication d’une annonce légale, immatriculation au RCS…) et de tenir une comptabilité rigoureuse.

Mais il y a aussi la société par actions simplifiées unipersonnelle (SASU) : à la différence de l’EURL, la SASU offre une grande liberté d’organisation au dirigeant. La rédaction des statuts est plus souple. Elle offre également la possibilité de passer rapidement en SAS, notamment lorsque des perspectives de développement se présentent : levée de fonds, accueillir de nouveaux investisseurs, etc. Il s’agit d’une société de capitaux qui permet donc d’utiliser de nombreux outils de financement : management package, BSPCE, BSA Air…

A noter également que le Président de SASU est assimilé salarié et est affilié à ce titre au régime général de la sécurité sociale.

Vous pouvez également lire notre article « Statut start-up : comment faire le meilleur choix ? » pour avoir plus d’infirmations avant de choisir votre statut.

Mais si vous souhaitez vous associer…

Vous avez le choix entre la société à responsabilité limitée (SARL) et la société par actions simplifiée (SAS). Leur organisation répond aux mêmes règles que l’EURL et la SASU. Les bénéfices sont normalement imposés à l’IS. Quant au gérant minoritaire ou égalitaire de la SARL et le président de SAS, ils sont des assimilés salariés, Quant au gérant majoritaire de l’EURL, un TNS.

Y a-t-il des aides utiles pour les créateurs d’entreprise qui souhaitent se lancer en période de crise ?

Si vous faites partie de ces créateurs, quelques aides peuvent vous être utiles dans votre démarche de création, dont :

  • – L’ACRE : qui s’agit en fait d’une exonération totale ou partielle de cotisations sociales lors du démarrage de l’activité ;
  • – L’ARCE : vous permet de recevoir une fraction de vos droits à l’allocation chômage sous forme de capital. Ainsi, dans le cas ou votre petite affaire tourne court, l’indemnisation reprendra après déduction des sommes déjà versées ;
  • – Les subventions locales ou nationales ;
  • – Les fonds attribués par la BPI aux entreprises innovantes, etc.

Outre ces aides financières à la création ou reprise d’entreprise, vous avez également la possibilité d’être accompagné par Pôle Emploi à travers le parcours Nacre.

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